Vaches maigres pour la culture

Jeudi dernier, dès potron-minet, j’entendais sur France-Inter l’appel angoissé de Guyonne de Montjou, responsable de la tranche matinale du « 5/6 », concernant une très récente annonce d’amputation conséquente du budget de la Culture – qui s’ajoute encore aux précédentes, déjà très conséquentes – annoncée par le ministre Aurélie Filippetti à un parterre effaré de représentants du monde de la Culture et du Patrimoine (67 millions ?). L’intervention militaire française au Mali qui pèse déjà lourdement sur le budget ainsi que la contraction de 0,3% de l’économie française au quatrième trimestre 2012 qui, en matière d’emploi, a vu la destruction d’une trentaine de milliers de postes, soit près de la moitié des pertes totalisées sur toute l’année, en seraient la cause.
Pour la première fois depuis trente ans, le gouvernement a réduit son budget, contrairement à d’autres époques où on estimait que la culture avait un rôle à jouer dans le rebond économique d’un pays ou d’une région. Certes, nul n’aurait pu accorder un quelconque crédit aux diverses « promesses qui n’engagent que ceux qui les croient », telles ces « surprenantes » propositions de Martine Aubry visant à augmenter le budget de la culture de 30 à 50% - c’était pendant les primaires socialistes ! Puis, vinrent celles de « Moi, Président de la République » s’engageant solennellement à plusieurs reprises de maintenir le budget du ministère de la Culture, jusqu’à déclarer que « La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable. La culture, ce n’est pas un luxe dont, en période de disette, il faudrait se débarrasser. La culture c’est l’avenir, c’est le redressement, c’est l’instrument de l’émancipation et le moyen de faire une société pour tous ».
Envolées, les belles promesses, comme les cloches après Pâques... Le budget du ministère de la Culture a baissé de 4,3% entre 2012 et 2013. Celui de la mission patrimoine, c’est-à-dire des musées et des monuments historiques, s’est encore bien davantage dégradé puisqu’il a perdu près de 10 %.
Déjà, notre conservatoire régional et l’orchestre Bayonne Côte Basque ont perdu 30% de leur financement « étatique » et on peut légitimement s’interroger sur le devenir du Musée Bonnat : les engagements de l’Etat contractés du temps de Frédéric Mitterrand (sa visite date d’un an à peine) seront-ils honorés ?
Devant le désinvestissement de l’Etat et la mise en péril de notre patrimoine vivant (dont le conservatoire et l’orchestre régionaux sont d’irremplaçables éléments, comme les musées Basque et Bonnat) Didier Rykner, éditorialiste du remarquable site www.latribunedelart.com a lancé une pétition pour le maintien du budget de la culture en 2013 comme cela avait été promis. Signez et faites la faire circuler : http://www.petitions24.net/maintenir_le_budget_ du_ministere_de_la_culture