Laïcité à plusieurs vitesses
Les fêtes de la Nativité ramènent chaque année leur lot de mise à l’écart volontaire des fondements les plus authentiques de notre civilisation européenne, en premier lieu de nos millénaires racines chrétiennes. Une négation souvent, hélas, accompagnée de profanations diverses de nos églises et de nos lieux les plus sacrés dont on chercherait en vain le moindre regret ou condamnation des autorités que nous élisons, que nous entretenons et qui sont censées nous représenter. Il est vrai que l’histoire est très riche en la matière, à commencer par les célèbres frères Garat que le Biltzar (assemblée « démocratiquement » élue par les maîtres de maisons) du Labourd dut rappeler à l’ordre lorsqu’ils sacrifièrent allègrement toutes les libertés de notre province lors des sessions de l’assemblée dite « nationale » en 1789.
Or, actuellement, l’exemple n’est-il pas donné « en haut lieu » ?
Alors que le Chef de l’Etat avait adressé ses souhaits aux musulmans sur le site Internet de l’Elysée (« à l’occasion de l’Aïd-el-Fitr, qui consacre la fin du mois de Ramadan, j’adresse tous mes vœux de bonheur, de santé et de réussite aux musulmans de France »), on cherchait vainement une pareille sollicitude à l’égard de ses concitoyens chrétiens à l’occasion de la fête de Noël, pourtant la plus emblématique du calendrier traditionnel de toute l’Europe, depuis nos provinces basques jusqu’aux confins de l’Oural, en passant par les santons de Provence et les sapins venus d’Alsace…
Il est vrai que l’année dernière, déjà, la mairie de Paris qui finance régulièrement les festives réceptions de l’Aïd musulman à l’Hôtel de Ville et consent aux « ménora », ces candélabres doré à neuf branches de plus de cinq mètres de haut qui ont illuminé en décembre dernier le Champ de Mars et la place de la Bastille (ainsi qu’à travers toute la France), à l’occasion de la fête religieuse de Hanoukka célébrée par le judaïsme, cette même mairie de Paris, donc, avait fait d’énormes difficultés à la crèche qui devait être installée au sein du Marché de Noël sur les Champs-Élysées. Et, si finalement l’Enfant-Jésus avait pu débarquer sur la « plus belle avenue du monde », ce fut au terme d’un accouchement pour le moins agité, voire d’un véritable chemin de croix passant par le bureau de Bertrand Delanoë, le maire de Paris ayant subordonné la présence de santons à quelques encablures de la Concorde à l’expresse condition que ladite crèche « n’ait pas une connotation religieuse trop prononcée » (sic) !
Ne parlons même pas, dans nos régions, des crèches supprimées comme la crèche vivante de Surgères « à la suite d’un courrier des libres penseurs de Charente-Maritime », au grand dam des enfants de la commune qui s’y étaient fortement impliqués. Ou détruites comme à Barby en Savoie, à Gond-Pontouvre en Charente ou à Fréjus. En Périgord, à Belvès, la chapelle de Capelou a été récemment vandalisée et la crèche, réalisée par les mamans d’enfants du catéchisme, a été entièrement dévastée, les sujets brisés. Le commerce est mis au pas également : au supermarché de Villebon-sur-Yvette dans la banlieue parisienne, à un client s’étonnant de l’absence d’un stand de vente de crèches, un vendeur rétorquait « qu’il n’y en avait plus parce que ça choquait ».
Quant à Michèle Delaunay, ancien député socialiste bordelaise et actuelle ministre délégué « chargée des personnes âgées et de l’autonomie », elle n’avait rien trouvé de mieux que rédiger ce tweet (à la suite d’une parole malheureuse de Michel Serres sur France Inter) : « Michel Serres sur France inter : aujourd’hui les catholiques condamneraient la Sainte Famille : un mari qui n’était pas le père, une mère vierge... »
Œufs pourris et langue coupée
Dans l’Indonésie musulmane, on remplace le tweet par des œufs pourris : d’après l’AFP, « plus de 200 musulmans indonésiens - hommes, femmes à la tête couvertes d’un foulard et enfants - ont bloqué la route et lancé des œufs pourris sur des chrétiens qui voulaient tenir la messe de Noël à proximité de Jakarta, sur un terrain vide où ils souhaitent construire une église, d’après la police et des témoins ».
C’est sans doute moins dangereux que de se promener à Bonn – paraît-il, un haut-lieu de l’islamisme en Allemagne – un soir de Noël. En témoigne la triste aventure qui vient d’arriver à un étudiant indien de 24 ans effectuant un séjour linguistique au pays de Goethe et de Beethoven.
On connaissait les mains coupées aux voleurs dans les pays où est appliquée la Charia.
L’Allemagne en prendrait-elle le chemin ? Pour l’instant, il ne s’agit que de la langue qu’un étudiant indien n’a pas « donné au chat » mais s’est vu trancher dans les conditions suivantes : la veille de Noël, rejoignant des amis dans un pub, il s’était vu aborder par deux musulmans (portant leur barbe traditionnelle) qui l’ont menacé s’il ne se convertissait pas à l’islam. L’étudiant les a ignorés mais les musulmans l’ont jeté à terre et lui ont tranché la langue.
Sans arriver à ces extrémités, j’ai lu quelque part le conseil d’un internaute au Président de la République : « M. François Hollande devrait cesser de présenter ses vœux le 31 décembre. En effet, il s’agit du dernier jour de l’année du calendrier grégorien (du nom du pape Grégoire XIII qui réforma le calendrier julien en 1582). Le 31 décembre 2012, c’était le 11 nivôse de l’an 221 de la République. Il devrait attendre le dernier jour de l’an 221, à savoir la 5e sans-culottide de l’année 221, soit le 21 septembre 2013, pour présenter ses vœux à ses compatriotes ».
L’arbre de la laïcité remplace le sapin de Noël
Post scriptum : je viens de recevoir la lettre d’un lecteur d’Urrugne, G. L., à propos de la plantation d’un « arbre de la laïcité » à Tarnos (à l’instar d’une vingtaine de villes landaises, et à l’occasion de la commémoration de l’anniversaire de la loi de séparation des églises et de l’Etat du 9 décembre 1905). Un poirier à fleurs orné d’une cocarde tricolore qui a valu aux élèves de l’école Félix Concarret présents ces quelques mots : « Il lui faudra des racines solides, bien ancrées dans la terre, pour lui permettre de grandir correctement et pour ne pas disparaître, comme les valeurs de la laïcité doivent être solidement installées dans nos têtes ».
Et mon correspondant de dénoncer cette entorse à la neutralité en s’interrogeant : « De quel droit ? La Laïcité est-elle inscrite au programme de CM2 ? Si mes enfants avaient été embrigadés pour planter l’arbre de la laïcité, je ne les aurais pas envoyés »…
Il est vrai qu’à Tarnos, il existe une « avenue Lénine » dont les riverains redoutent le manque de sécurité (« Sud Ouest », septembre 2011).
Le 09/01/2013 à 18h15
Le 09/01/2013 à 17h29
Le 09/01/2013 à 15h29
Le 09/01/2013 à 14h49
Le 09/01/2013 à 14h36
Le 09/01/2013 à 13h38
Le 09/01/2013 à 13h11
Le 09/01/2013 à 12h32
Le 09/01/2013 à 12h28
Le 09/01/2013 à 12h28
Le 09/01/2013 à 11h18
Le 09/01/2013 à 08h48
Le 09/01/2013 à 08h38
Le 09/01/2013 à 08h35