D'Anglet à Garazi, le succès du Halal
Société- C'est un sujet qui a tenu le haut du pavé médiatique pendant de longues semaines au printemps dernier. Le halal, quand il ne fait pas peur à certains, dérange les autres parce qu'une sorte de flou entoure cet abattage rituel parfaitement légal mais méconnu. Alors que l'abattage halal sedéveloppe au Pays basque, La Semaine a voulu y regarder d'un peu plus près pour éclairer le lecteur en tentant de poser les choses telles qu'elles sont avec l'exigence centrale de ne pas passionner un débat qui a beaucoup fait jaser et dont les politiques se sont emparés opportunément.
En mars dernier, un décret encadrant l'abattage rituel en France est rentré en application de manière anticipée alors que les dispositions devaient, au départ, être mises en place le 1er juillet prochain. Une décision rare mais prise par l'ancien ministre de l'agriculture Bruno le Maire, suite à un rapport du conseil général de l'alimentation rendu en novembre dernier. Il fallait agir vite parce que le halal interroge, dérange aussi parfois. Chacun se souvient de la sortie de Marine le Pen qui assurait qu'en Ile-de-France en, "100% de la viande consommée était halal." Un tollé et des précisions des professionnels plus tard, le débat revient dans nos contrées basques, à l'heure ou l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port et celui d'Anglet, géré par Arcadie, attendent l'agrément de la préfecture pour réaliser des abattages rituels. Car qu'elle soit la viande casher ou halal, est une mine d'or. Rouge. Et si le marché n'est pas nouveau, il enregistre depuis 2009 une croissance de près de 10% par an ce qui représentait en 2010, 5,5 milliards d'euros à l'échelle nationale. De quoi faire saliver les grands groupes industriels et le secteur économique gravitant autour de cette manne protéinée. Et qu'importe la souffrance, pourvu qu'on ait la viande.
"Ce n'est pas Brigitte bardot qui décide si on fera ou non de halal à Anglet". cette phrase a le mérite d'être claire et vient du président d'Arcadie Sud-ouest, Barthélemy Aguerre qui se veut rasurant. "L'abattage halal à Anglet, qui ne concernera que le mouton, a été décidé parce que je ne vois pas pourquoi on continuerai de laisser notre clientèle musulmane acheter leur produits halal en Espagne comme elle le fait aujourd'hui. Nous pouvons leur fournir, il faut donc le faire, ce serait complètement anachronique de nier cette logique économique." l'ouverture de l'abattoir au halal offre aussi une double facette : permettre d'écouler le stock de Lur Berri, actionnaire d'Arcadie, qui n'arrive pas à travailler sur toutes ses bêtes. "C'est aussi un plus pour l'abattoir et qui permet de conforter 80 emplois sur la ville de Bayonne." Un aspect économique également relevé par Joseph Mogabure le directeur de l'abattoir de Saint-Jean-Pied-de-Port qui n'est pourtant pas aujourd'hui encore sûr à 100% de mettre en place cette filière. Mais s'il se donne un peu de temps pour voir comment les choses tourneront, il ne cache pas qu'il a décidé "d'étendre l'abattoir au Halal, pour des raisons économiques, je devrais avoir l'agrément avant la fin de l'année Nouvelle chaîne ovine nous avions une production de brebis qui était acheminée pour être abattue dans le centre de la France avant d'être envoyé au Maghreb. À mon avis, ce ne sera un gros marché ça a représenté un investissement de 20 000 euros et répond à une demande de client." Un marché tout de même juteux qui ne permettra pas encore d'embaucher mais qui pourrait, dans les années à venir amener de la création d'emploi.
Le halal, pour Dieu ou l'argent ? Beaucoup des deux.
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